Superliminal, le voyage au pays des rêves dérape et loupe le coche. (2025)

En janvier 2014 à Seattle émerge une petite entreprise de jeu vidéo du nom de Pillow Castle. L’équipe, constituée de développeurs indépendants, partage la volonté de créer un jeu dont l’expérience apporterait quelque chose de neuf dans le paysage vidéoludique quelque peu morne et manquant de renouveau.

L’histoire est semblable à de nombreux petits studios mais voilà, il parviennent en 2019 à sortir leur jeu sur PC et à créer un petit buzz. Superliminal, tout d’abord annoncé sous le titre Museum of Simulation Technology, est né et promet une expérience nouvelle en matière de puzzle-game en vue FPS. Avec comme sources d’inspirations citées, Paprika, Eternal Sunshine of the Spotless Mind ou encore Inception.

Voilà qu’aujourd’hui le titre vient se frayer une place sur la machine hybride de Nintendo. Alors, pari réussi ? Voyons cela ensemble sans langue de bois
Le résultat, bien que surprenant, souffre malheureusement de nombreux défauts.

Superliminal, le voyage au pays des rêves dérape et loupe le coche. (1)

Bienvenue chez aperture science au pays des rêves

Le titre de Pillow Castle démarre sur le faux spot tv de type “real footage” d’une société se vantant de pouvoir vous faire voyager dans vos rêves. D’une construction kitch, elle nous lance dans l’ambiance de manière agréable.
Nous prenons donc contrôle de notre avatar, dont on ne sait rien afin d’améliorer l’identification, dans son lit, au tout début d’un rêve.

Adoptant une mécanique proche de ce que Valve a proposé avec Portal, une voix va vous guider lors de vos premiers pas afin de prendre les contrôles en main. Très vite, vous comprenez que le principe du jeu va être de jouer sur les perspectives.

Ainsi, vous pouvez manipuler certains objets et, selon la perspective que vous en avez, vous les ferez grandir ou rétrécir.
Cette notion de gameplay est relativement complexe à retranscrire par écrit. Mais imaginez que vous regardiez un meuble à l’autre bout d’une pièce, il semblerait petit entre vos doigts. Maintenant imaginez que vous puissiez le saisir tel que vous le voyez et que vous le posiez à vos pieds, il serait alors bien plus petit qu’il ne l’est en réalité.
Voilà toute la mécanique de gameplay de ce Superliminal!

Avançant dans l’expérience qui vous est offerte, vous comprenez bien vite que quelque chose ne va pas et que l’expérience ne se déroule pas comme convenu. Et là, malheureusement, le spectre de Portal rôde à nouveau. Avec les petits détails “visibles” qui vous montrent que l’expérience bascule du mauvais côté de la pente. Ainsi, passées les premières énigmes, vous comprenez bien vite que vous allez devoir sortir de ce cauchemar si vous ne voulez pas rester coincé ad-vitam dans cette machine à explorer les rêves.

Si le titre parvient à surprendre avec son concept, les mécaniques viennent malheureusement vite à se répéter.
Ainsi, vous vous retrouvez vite à simplement vous saisir d’un objet proche pour le faire grandir et d’un objet lointain pour le faire rétrécir. Nous arrivons au gros point négatif du titre.
Le point de mire, au centre de l’écran et qui aide à viser les objets, change de forme lorsqu’un objet est “saisissable” et nous fait comprendre qu’il n’y a en réalité que très peu d’objets avec lesquels nous pouvons interagir.
Rapidement, les puzzles se résument à trouver le ou les objets modifiables et à passer à la pièce suivante. Pire, les indications se résument bien souvent à “passez à la pièce suivante”.

Le titre parvient bien à nous surprendre par moment avec des énigmes bien ficelées qui sortent du lot, mais elles n’arrivent pas à éclipser le manque de difficulté du titre. En effet, à cause du vide relatif des différents lieux que vous traversez et du faible nombre d’objets manipulables, la solution est trop rapidement identifiable.

Pour “couronner” le tout, le titre est regrettablement trop court. en effet, à peine deux heures m’ont été nécessaires pour en faire le tour.
Il y a bien quelques petits défis à relever mais leur intérêt est somme toute limité. Et la rejouabilité du titre est très faible à cause du fait que la grande majorité des énigmes n’ont qu’une manière d’être résolue.

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Une technique datée

Développé avec l’Unreal Engine, Superliminal assure le minimum. Le jeu n’est pas moche mais les modélisations sont très simples. Les décors sont relativement sommaires et parfois très vides. Après, ils ne sont là que pour “meubler” et justifier les différentes énigmes qui vous attendent.

Mais même si il s’agit d’un petit jeu indépendant, on aurait aimé plus de détails. De même, l’ensemble du titre est relativement statique. Point positif, que ce soit en docké ou en mode portable, le titre reste parfaitement fluide tout du long de son déroulement.

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La femme en robe rouge n’existe pas

En arrivant sur Nintendo Switch, le titre a dû s’adapter à une jouabilité à la manette. Force est de constater que les contrôles, simples, n’ont pas eu de peine à quitter le combo clavier/souris. Le nombre d’actions possibles étant limitées, avec un stick pour se déplacer, un autre pour orienter la vue, une touche pour saisir les objets, une autre pour effectuer des actions et une dernière pour sauter.

Le titre étant relativement lent, vous avez toujours le temps de vous positionner et de préparer vos actions. La vue à la première personne ne pose donc ici aucun problème à la manette même pour les moins adroits. Les soucis de jouabilité se trouvent malheureusement dans les bugs du titre.

Il n’est pas rare de voir un objet que l’on manipule en traverser un autre. La physique ne répondant pas toujours présent.
De plus, la manipulation de ces objets est parfois laborieuse. Une touche vous permettant de “bloquer” vos déplacements afin de faire pivoter l’objet saisi. Là encore, si certaines énigmes sont relativement bien pensées, il est regrettable de se retrouver régulièrement à pester sur un objet que l’on ne parvient à manipuler comme on le voudrait.

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Conditions du test : Test réalisé sur Nintendo Switch en format dématérialisé à partir d’une version gracieusement fournie par l’éditeur. Les captures d’écran proviennent du Press-Kit officiel. Il a été testé en docké mais aussi (et surtout) en mode chill canapé. Un bon concept ne fait pas tout, mais en dépit de ce résultat décevant, j’espère que le studio Pillow Castle trouvera le moyen de rebondir car avec des moyens plus ambitieux, car leurs idées pourraient se frayer un chemin vers un bon titre.

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Superliminal, n’est pas Inception qui veut.

N’est pas Inception qui veut !

Malgré son concept de base original et qui aurait pu accoucher d’un vrai rival à des titres comme Portal ou Stanley Parable (pour ne citer qu’eux), le jeu de Pillow Castle loupe le coche.
Le titre écope d’une note punitive car, en dépit de son concept diablement original, en l’état, je ne peux le conseiller qu’aux curieux en manque de puzzle-game.
Une baisse de prix serait également salvatrice pour un titre dont la durée de vie n'excède pas les deux heures et dont la rejouabilité est somme toute limitée.

Les plus

Concept original.

Certaines énigmes vraiment chouettes.

Les moins

Les enigmes trop simples.

Bien trop court.

Aucune rejouabilité.

Le gameplay ne parvient pas à se renouveler.

Techniquement faible.

Certaines manipulations laborieuses.

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